« Œdipe roi ou encore Œdipe tyran ou plus simplement Œdipe. Du roi au tyran à l’homme ! Cette tragédie ramassée, concentrée est un véritable uppercut. Œdipe la tragédie de toutes les tragédies.

En pleine épidémie, face aux citoyens rassemblés, celui qui gouverne doit s’expliquer et trouver une solution et ce dans une urgence totale. Tragédie de la démocratie.

Dans un monde dominé par les dieux un homme refuse de donner crédit à leurs paroles. Tragédie religieuse.

Dans un pays où la richesse et le talent permettent l’accession au pouvoir, l’homme qui réunissait l’ensemble des pouvoirs perd tout en une journée. Tragédie sociale.

Dans une cité où le désir est dominé par l’ordre moral, un couple sème le désordre. Tragédie de la passion.

Œdipe ! Ultime trou noir de la monstruosité au cœur d’une civilisation lumineuse. Œdipe, la tragédie de l’existence.

Après les Bas-fonds de Gorki en France, l’Orage de Cao Yu en Chine, c’est un chemin d’évidences qui m’a mené jusqu’à Œdipe.

À l’étude de cet homme au pouvoir totalitaire, plongeant en quelques heures dans la déchéance, le chaos, jamais mortel avant lui n’ayant été plus durement broyé par le sort.

À l’exploration de ces situations extrêmes dans lesquelles une caste de gouvernants explose face au peuple médusé.

Et ce sous le soleil cru de la Méditerranée.

Cette recherche je vais la mener avec quelques acteurs fidèles car ce texte, à la langue magnifique, est tout autant une histoire de héros que de communauté.

Et connaître par cœur le mythe permet à chacun d’en goûter les multiples péripéties qui font la puissance de cette pièce. »

Éric Lacascade