Brigitte Enguérand
Depuis de nombreuses années j’explore régulièrement l’œuvre de Tchekhov. Elle est une source à laquelle je reviens régulièrement. Il est vrai que ce fut mon premier amour d’auteur, et qu’un premier amour vous marque à jamais. Au fil du temps, au fil de ces rendez-vous, je me suis senti en empathie, en symbiose avec les personnages –plus que des personnages nous dirions des gens– et les situations qui les traversent : Ivanov, Les Trois Sœurs, puis la Mouette et Platonov.
Aujourd’hui Vania, L’Homme des bois. Incontournable.
Tchekhov peint ici un microcosme familial étouffant, et ça me plait. Son portrait d’une bourgeoisie mi-campagnarde, mi-intellectuelle en train de sombrer me parle. Je crois à cette fin du monde-là. Les plaintes et les pleurs de Vania sur sa jeunesse envolée m’attirent aussi. Et la noirceur d’Astrov. De même que ces histoires d’amour sans espoir, ces histoires d’amitié sans pitié. Et la vie qu’on dit ratée aussi. Et cet écart entre ce que l’on croit être, ou pouvoir devenir, et ce que l’on est, à la fin. La violence des propos et des sentiments, la faiblesse des propos et des sentiments, l’exigence des êtres envers eux-mêmes, leur clairvoyance et leur exhibitionnisme, et pourtant leur incapacité à agir ou à évoluer.
Dieu sait pourtant qu’ils luttent !
Et cela nous bouleverse, car avant la résignation mentale ou physique ces hommes et ces femmes luttent. Au bord de l’abîme, maladroitement, dans tous les sens, pour eux et contre les autres, pour les autres et contre eux-mêmes, ils luttent. C’est cette lutte que je vais montrer.
Ce déferlement d’humanité, ce bouillonnement des passions qui se mêlent et s’entrechoquent sur scène, nous sont d’un coup renvoyés en pleine figure et là, c’est avec nous-mêmes que nous avons à faire.
Tchekhov a écrit une première version d’Oncle Vania qui s’appelle L’Homme des bois. Il m’a semblé tentant de réunir ces deux textes en un seul, pour la première fois.
Éric Lacascade, Décembre 2012
Distribution
D'APRÈS : Oncle Vania et L’Homme des bois d’Anton Tchekhov /
TRADUCTION : André Markowicz et Françoise Morvan (Éditions Babel Actes-Sud) /
ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE : Éric Lacascade /
COLLABORATION ARTISTIQUE : Daria Lippi, Éric Didry /
AVEC : Jérôme Bidaux ou Eric Lacascade / Jean Boissery / Arnaud Chéron / Arnaud Churin / Alain d’Haeyer / Stéphane E. Jais / Ambre Kahan / Millaray Lobos Garcia ou Nora Krief / Jean-Baptiste Malartre / Maud Rayer / Laure Werckmann /
ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE : Noémie Rosenblatt /
SCÉNOGRAPHIE : Emmanuel Clolus /
LUMIÈRES : Philippe Berthomé /
PRODUCTION DÉLÉGUÉE : Théâtre National de Bretagne – Rennes /
COPRODUCTION : Compagnie Lacascade / Théâtre de la Ville – Paris / Maison de la Culture de Bourges /
Dates de tournées
THÉÂTRE NATIONAL DE BRETAGNE – RENNES : FÉVRIER 2014
THÉÂTRE DE LA VILLE – PARIS : MARS 2014
THÉÂTRE NATIONAL DE BORDEAUX EN AQUITAINE : MARS 2014
LE QUARTZ – BREST : AVRIL 2014
THÉÂTRE DU NORD – LILLE : AVRIL 2014
L’HIPPODROME – DOUAI : MAI 2014
MAISON DE LA CULTURE DE BOURGES : MAI 2014
LES GÉMEAUX – SCEAUX : OCTOBRE 2014
LA PASSERELLE – SAINT-BRIEUC : NOVEMBRE 2014
MC2 – GRENOBLE : NOVEMBRE 2014
THÉÂTRE DE CORNOUAILLE – QUIMPER : NOVEMBRE 2014
THÉÂTRE NATIONAL DE BRETAGNE – RENNES : DÉCEMBRE 2014
LE GRAND R – LA ROCHE-SUR-YON : DÉCEMBRE 2014
THÉÂTRE DE SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES : DÉCEMBRE 2014